Article par Jean-Sébastien Blanc, APT Conseiller en matière de détention, dans Vulnérabilité et risques dans l’exécution des sanctions pénales, Stämpfli Verlag

Les personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes) ont, historiquement, fait face à un phénomène de discrimination et de violence, parfois institutionnelles. Pour cette raison, elles représentent un groupe en situation de vulnérabilité particulière en détention, que ce soit en Suisse ou ailleurs dans le monde.

Les risques auxquelles elles sont exposées incluent les abus verbaux voire physiques lors de l’arrestation, la garde à vue et la détention de manière générale, les abus possibles lors des fouilles corporelles, la violence de la part d’autres détenus, ou encore une mise à l’isolement prolongée. Les problématiques sont particulières concernant les personnes détenues transgenres, notamment concernant leur placement en détention en fonction de leur sexe biologique, ainsi que les traitements hormonaux ou chirurgicaux à des fins de changement de sexe. Il est à noter que les minorités sexuelles, contrairement à d’autres groupes en situation de vulnérabilité, tels que les enfants ou les femmes, représentent une catégorie relativement «invisible», ce qui peut se traduire par une prise en charge inappropriée dans certains cas.

Les risques auxquels les personnes LGBTI sont confrontées, que ce soit en exécution de peine ou de mesure, vont donc de l’invisibilité à la stigmatisation, voire la violence. Il est de la responsabilité des autorités de garantir que ces personnes reçoivent une protection adéquate, tout en étant traitées sur un pied d’égalité avec les autres détenus.

La mise en ligne se fait avec l’autorisation des Editions Stämpfli.

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Minorités sexuelles en détention : de l’invisibilité à la stigmatisation (2014)
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