« Nous voudrions que Robben Island soit le reflet du triomphe de la liberté et de la dignité humaine sur l’oppression et l’humiliation ».Ahmed Katharada, ancien détenu à la prison de Robben IslandLes Lignes directrices et mesures pour l’interdiction et la prévention de la torture, et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en Afrique, appelées «  Les Lignes Directrices de Robben Island » (LDRI), constituent un instrument sans précédent de lutte contre la torture et les mauvais traitements en Afrique. Elles sont à la disposition des Etats pour les aider à accomplir leurs obligations nationales, régionales et internationales pour le renforcement et la mise en œuvre effective de la prohibition et de la prévention de la torture. C’est aussi un outil aux mains de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et des ONG, leur permettant d’interpeller en permanence les Etats et d’autres acteurs pour la prévention de la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.HistoriqueLes Lignes directrices de Robben Island ont été formellement adoptées par une résolution de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples lors de sa 32ème session ordinaire en octobre 2002 et approuvées par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, tenue à Maputo, Mozambique, en juillet 2003.Les Lignes directrices de Robben Island ont été élaborées au cours d’un séminaire organisé conjointement par l’APT et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples en février 2002 à Robben Island en Afrique du Sud. Cette île est devenue un symbole pour l’Afrique entière car c'est là où le Président Nelson Mandela et les autres activistes de lutte contre le régime d’Apartheid d’Afrique du Sud ont été détenus des années durant. L'adoption des Lignes directrices de Robben Island a marqué une étape essentielle pour la promotion des droits de l’homme et pour la prévention de la torture et des mauvais traitements en Afrique.Chronologie du processus d’adoption des Lignes Directrices de Robben Island. Résolution de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples entérinant les Lignes Directrices de Robben Island.ContenuLes Lignes directrices de Robben Island sont divisées en trois parties:Dans leur première partie intitulée « la prohibition de la torture  », elles appellent d’une part les Etats à la ratification des instruments juridiques existants et à leur intégration dans la législation interne. En particulier, l’acte tortionnaire doit être incriminé, poursuivi et sanctionné. D’autre part, elles invitent ces Etats à coopérer avec les Mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme.La deuxième partie est consacrée à « la prévention de la torture». Elle propose des mesures préventives variées en tenant compte des diverses étapes de la procédure pénale où le risque tortionnaire est réel. Elle présente des garanties requises notamment pendant l’arrestation, la garde à vue, la détention provisoire, le jugement et l’incarcération en général. Les Lignes directrices insistent également sur l’instauration de mécanismes de surveillance comme par exemple l’établissement de systèmes de visites régulières aux lieux de détention ainsi que  la mise en place d’organes indépendants habilités à recevoir des plaintes. Elles préconisent aussi la mise en place de programmes d’éducation et de sensibilisation du public ainsi que la formation aux droits de l’homme, qu’il convient d’intensifier auprès des responsables de l’application des lois.La troisième partie traite de « la réponse aux besoins des victimes » et présente une série de mesures permettant de répondre aux besoins des victimes. En effet, l’aide aux victimes est un devoir des Etats qui ont la responsabilité de mettre en œuvre diverses formes d’intervention pour soigner, accompagner, réparer et réhabiliter ces victimes. 

News Thursday, February 28, 2008