La vie est précieuse. Je n'en ai pas toujours été consciente. Mon parcours m'a appris à mieux prendre soin de moi-même, mais aussi à regarder les autres différemment et à valoriser leur vie. Je fais du bénévolat dans les prisons et je partage mon expérience, ma force et mon espoir avec les autres parce que je veux qu'elles et ils sachent qu'elles et ils ont beaucoup de valeur, qu'elles et ils sont dignes d'être aimé-e-s et capables de vivre en paix. Et que tous les êtres humains font l'expérience du bien et du mal.

Les prisons d'aujourd'hui sont des entrepôts pour personnes atteintes de maladies mentales. Étant donné que toutes les personnes privées de liberté ont droit à des soins de santé physique et mentale, leur prise en charge doit être pleinement garantie. Cependant, le personnel n'est pas suffisamment formé pour répondre aux besoins spécifiques des femmes. Les personnes incarcérées doivent être prises en charge sur le plan physique, émotionnel et spirituel.

"La société se mesure à la façon dont ses prisonniers sont traités."

Winston Churchill

Des habitudes saines doivent être enseignées en détention pour assurer une transition réussie de la cellule à la société. Il faut comprendre que lorsqu'une personne est incarcérée, elle est très probablement confrontée à un vide spirituel et émotionnel, et se trouve en mauvaise santé physique. Très peu leur est offert pour faire face à leur situation, et aucune véritable mesure n’est prise pour développer des habitudes saines.

La plupart des médicaments fournis ne font qu'obscurcir la pensée des gens et provoquent une prise de poids extrême. Lorsqu'une personne est enfermée pendant une longue période, on lui donne des médicaments pour l'encourager à bien se comporter, mais pas à adopter un comportement sain et durable qui les aidera une fois à l'extérieur. Et comme le médicament qui leur est donné n'est pas celui qui convient le mieux à leurs besoins, le traitement sera arrêté dès leur libération et remplacé par des substances plus connues, visant à altérer l'humeur.

La méditation et le mouvement, quant à eux, peuvent contribuer à créer un sentiment de bien-être et à améliorer l'estime de soi. La prière, la méditation et le mouvement, ainsi qu'une alimentation saine, peuvent aider une personne à maintenir un mode de vie sain après sa libération. La femme moyenne, après sa libération, sera mécontente de la façon dont elle se sent et de son apparence. Elle est susceptible de retourner à l'alcool et aux drogues pour engourdir ces sentiments négatifs. Les comportements holistiques doivent être encouragés, adoptés et disponibles pour aider toute femme nouvellement libérée à réussir sa transition.

En repensant à mes propres erreurs et chutes, je reconnais que je souffrais d'une faible estime de moi. Sans conseils et préparation appropriés, je ne savais pas à quoi ma vie pouvait ressembler et que je pouvais avoir une carrière autre que celle de pharmacienne de rue, d'arnaqueuse ou de celle qui charme afin de soutirer de l’argent. Aujourd'hui, lorsque je suis en prison, j'ai de nombreuses conversations avec les femmes et je soulève des questions auxquelles elles doivent réfléchir. J'ai aussi des exemplaires du Grapevine, un magazine avec des histoires pleines d'espoir. Je sais, de par mes luttes personnelles, que Dieu peut faire briller la lumière dans tous ces endroits et espaces sombres. Ma mission est de donner de l'espoir aux autres, car j'étais dans l'obscurité et je ne voyais pas d'issue jusqu'à ce que quelqu'un partage son histoire avec moi.

                             

Adrienne Shaw est membre de CURE (Citizens United for the Relief of Errants), au service de la branche Re-think Justice et du comité Out the Box. Elle défend la santé et le bien-être, en promouvant un mode de vie sain et en enseignant le yoga dans la communauté, ainsi qu'en servant de mentor à DC Jail-CTF, aux femmes récemment libérées et aux femmes défavorisées de la communauté.

Blog Friday, March 12, 2021